lundi 22 septembre 2008

Hôtel des Chevaliers de Saint-Jean



Ce qu'il y a de formidable avec les journées du patrimoine, c'est qu'elles offrent l'opportunité de visiter des lieux ou des monuments interdits au public le reste de l'année. Ainsi l'Hôtel des chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, désormais siège de la DRAC Midi-Pyrénées, et exceptionnellement ouvert à des visites guidées (sur rendez-vous), en ce week-end un peu spécial.
Nous étions trente néophytes ce samedi matin, qui attendions sagement de pénétrer dans l'édifice, prêts à entendre l'histoire de ce beau bâtiment..

C'est au XIIème siècle que les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem s'installent à Toulouse, dans le quartier de la Dalbade, entre l'église éponyme et celle de Saint Rémi. Là, ils édifient un cloitre, un hospice où sont accueillis indigents, malades et pèlerins faisant étapes sur la route de Saint-Jacques, mais également, outre les bâtiments annexes, des boutiques ouvertes sur la rue. Au XIVème siècle, l'enclos hospitalier prend l'appellation de "grand prieuré" et se dote de constructions nouvelles dont une imposante tour dite "tour des archives".



Du cloitre ne reste aujourd'hui que peu de choses. Seules quelques galeries ont survécu au temps. Mais la portion de galerie Sud qui subsiste, abrite encore quatre enfeus édifiés au XIIIème siècle. Pour chaque visiteur, la vision (à travers une vitre) de ces traces fragiles de notre histoire a quelque chose de profondément émouvant. Comme un trait d'union entre passé et avenir. Et un grand silence enveloppe le groupe.

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A partir du XVIIème siècle, les bâtiments médiévaux sont remplacés par un "palais" de style classique


plan de l'ancien grand prieuré en 1812


voute de la salle capitulaire,
camaïeux de gris sur fond gris avec motifs de rinceaux déliés,
coquilles, lions et croix de Malte.


Pendant la période révolutionnaire, toutes les archives du grand prieuré, et en particulier les actes attestant l'origine des biens sont saisis. Les titres de noblesse sont brûlés place des Carmes. Les autres documents sont transportés au "palais national de la préfecture". C'est la fin d'une époque.
Le grand prieuré, déserté par ses membres, connait des jours sans gloire. Successivement affectés à des services de l'armée puis vendu aux enchères à des négociants drapiers, les locaux sont remaniés, l'église détruite, le mobilier dispersé...

Le Ministère de la culture et de la communication devient propriétaire des lieux par arrêté préfectoral de 1996. C'est désormais le temps de la protection et de la restauration du patrimoine, des œuvres contemporaines voisinant dans les bureaux avec les trésors médiévaux. Une ère nouvelle pour l'Hôtel des Chevaliers de Saint-Jean.


Art contemporain - Philippe Poupet
Mur de la salle de documentation


Globe de Coronelli


Plafond restauré - détail d'un bureau


La cour intérieure


Présentation du travail d'artisanat d'art

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